[Sculpture] Le Démon du Lac aux Papillons

Le Démon du Lac aux Papillons

C’est le « Grand Méchant » de la Saga de mes Lépreux-Chevaliers. Celui qui renaît après avoir longtemps attendu, banni dans les détails du monde, insignifiant et sans pouvoirs. Mais certains artefacts, dont La Pourvoyeuse, le Calice qui a provoqué la déchéance d’Ulfrik et des chevaliers l’ayant suivit.

Les agissements du sorcier lui ont permis de s’éveiller à nouveau à la conscience, de reprendre des forces, et enfin à se re-matérialiser (Acte III : la Rodomontade de Sire Grégoire). Il lui fallait au moins deux figurines ! La première le représentait en cours de matérialisation, durant l’Acte III. Sa forme, spectrale, gagnait en constitution à force de sacrifices et d’offrandes sanguines.

IMG_8707
Le Démon du Lac aux Papillons, version initiale

Un démon ayant retrouvé toute sa puissance ne se contenterai pas d’une forme si peu imposante. Surtout après si longtemps passé banni ! Lors de l’Acte IV, le Démon a retrouvé sa puissance, et vient défier le sorcier qui l’a réveillé, s’est repenti, puis s’en est détourné, et le pousse à fuir, Ulfrik étant dépassé par sa puissance. Il lui fallait une forme digne de lui !

Je me suis donc attelé à créer une figurine digne de lui ! C’était l’occasion de tenter une sculpture intégrale… ou presque, je n’ai pas eu le courage (ni les compétences) de sculpter le nuage de mouches !

Étape 1 : concept et références

Toute figurine – surtout de cette envergure – commence par des recherches. J’ai une idée de base, ou pas, et je fouille sur le web, dans mes connaissance ou des bouquins des illustrations, photos, concepts… Les inspirations peuvent venir de tous horizons ! Toutes ne se retrouvent pas dans la figurine finale, mais peuvent avoir une influence dans le développement, ou par un certain aspect uniquement.

Celle-ce ne fait pas défaut. De cette magnifique figurine semi-féminine à ailes de papillon découverte pour le Parade Day 2018 (photo ci-dessus), aux sculptures de Vénus préhistorique, de nombreuses images m’ont nourrit avant d’en arriver au premier croquis :

Croquis préparatoire, avec courbes de volumes
Et l’armature de la bestiole… un exercice pas facile du tout !

Très marqué par le démon cité ci-dessus, je me suis fixé sur un personnage féminin. C’est d’autant plus pertinent que pour ces anciens dévots de la Dame du Lac, on peut le justifier de deux façon : ou le démon prend s’amuse à parodier leur ancienne divinité, ou les chevaliers le voient tels qu’ils le souhaitent, et donc avec un résidu de leurs anciennes croyances (qui ne sont pas toujours reniées pour certains !) C’est Nurgle, je voulais du sale, et glauque. La présence de bois était aussi dans mes critères, et cette matière sera tout d’abord intégrée grâce au bâton, puis grâce à l’arbre, composante majeure du socle de la figurine, mais venu très tardivement. Le bâton, au passage, reprend grossièrement l’image d’un caducée avec ce gros ver.

C’est parti pour la sculpture !

Une première couche d’accroche en résine verte, permettant et sculpture en Fimo Classic pour les gros volumes, et en Fimo Doll pour les surfaces et les détails.

Au menu des plis et des replis de gras, de peau. Pour le traitement de surface, j’allie de grandes surfaces lisses pour laisser libre cours au travail de la carnation lors de la peinture, et es zones très texturées (gerçures sur les fesses, plaies ouvertes, bubons et pustules, multiples replis de la jambe gauche…

Penser la peinture dès la sculpture est très important, je m’en suis rendu compte au fur et à mesure de mes conversions et sculptures plus ou moins totales. C’est d’autant plus facile quand c’est une figurine qui nous est destinées, puisqu’on a déjà une idée du résultat voulu, et qu’on connait sa façon de peindre ! Toutefois, il faut penser un peu tout : l’accès du pinceau, bien délimiter les zones, (à l’aiguille parfois), varier les texture tout en gardant l’ensemble cohérent… Quelque part, le travail de peinture de cette figurine a vraiment commencé dès la sculpture puisque les zones sanglantes ont été placées vers le bas pour garder le haut (buste, épaules), plus neutre, plus libre dans les choix de couleurs.

Au départ, le démon devait être très féminin, et j’avais prévu une tête dans cette logique. Mais plus ça avançait, moins ça me plaisait. Au final, j’ai supprimé la première tête sculptée (geste qui m’a coûté beaucoup, il y avait déjà un bon bout de temps passé dessus).

Mais ça ne me plaisait pas… et je n’étais pas satisfait du rendu féminin du visage. Compliqué, très compliqué ! Finalement, après avoir cherché et fouillé, je suis parti dans une direction complètement différente, avec une gueule béante inhumaine, et démesurée, le crâne de cervidé faisant office de tête et mâchoire supérieure, là où sur la version 1, c’était plutôt une coiffe (trop petite)

Les ailes, pour finir, ont été basées sur celles du kit de mouches géante Games Workshop. J’ai repris la forme sur du papier mis un fil de fer d’armature le long des côtes plus dures, et plaqué la pâte Fimo directement sur le papier, pour qu’elle accroche bien. Sculpture recto, cuisson, sculpture verso, recuisson, fignolage jonction recto/verso. Et j’ai été surpris de m’en sortir aussi bien à vrai dire ! Une grosse cloque a poussé à la cuisson (en bas, aile de droite), mais bon, si ça aurait sans doute posé problème pour une Alarielle, la mienne a suffisamment de boursouflures pour ne plus en être à une prêt !

Et pour l’anecdote, histoire de faire feu de tout bois : les petites dents du ver sur le bâton, ce sont des trucs récupérés dans les ventouses d’un tentacule de poulpe… J’en ai récupéré une trentaine, de toutes tailles (de 3mm à 8mm de diamètre), et j’en suis fort mari.

Le socle

Le socle, c’est la moitié de la figurine. Et je les aime travaillés ! Pour celle-ci, ce sera un arbre, lui-même déformé et purulent. Inspiré d’un arbre de Nurgle trouvé sur le web, et que j’ai beaucoup apprécié. Deux panneaux me permettent de l’inclure dans l’univers d’où il vient : un GR amenant au Lac aux Papillons (pas sûr de vouloir randonner sur celui-ci !), l’autre sur Gisoreux. Des dizaines de petites larves issues du démon se répendent sur le sol, pour lier la figurine à son socle, et c’est partit pour la peinture !

Laisser un commentaire