[Récit] Paradigmes Théologiques

« Voyez-vous mon bon monsieur, je pense que vous n’avez pas bien appréhendé les réflexions transmatérialistes de Messire Joliac de l’Étude Icelienne… à vous écouter, nous comprenons clairement que ses arguments à propos de la fragmentation spirituelle des entités subdivines »
« Monsieur, je ne vous permets pas ! Oseriez-v… »
« Monsieur, je vous arrête ! Il n’est pas question d’oser ou non, mais d’éclairer des faits. Ce n’est pas un avis personnel que d’affirmer que vous n’êtes pas apte à les entendre. C’est une évidence logique, nos compagnons, j’en suis certain, abonderons en mon sens, et croyez bien que j’en sois désolé » assena Monsieur de Moussac en esquissant une révérence du mieux que le permettait sa situation de cavalier.
Hector Arléïs n’en menait pas large. Le manque de soutien de la part de ses compagnons était sans équivoque, il avait fait une erreur en abordant le sujet. Pourtant l’idée lui avait paru bonne, et l’auteur peu connu… manifestement il s’était trompé. Plutôt que d’essayer de répliquer, il abdiqua d’un signe de tête. Messire Jolinard, laissant passer un court silence, repris la conversation :
« Poursuivez, Monsieur de Moussac, poursuivez. Pourriez-vous développer votre argumentaire en faveur de la fragmentation spirituelle ? »
« Et bien voyez-vous, il est assez courant, en fait, de constater la fragmentation spirituelle sur des entités immatérielles. Nous ne parlons pas ici, mes amis, d’entités subdivines, mais d’esprits et de démons mineurs. Les recherches de l’Étude Icelienne ont montré que lorsqu’un tel esprit, qu’il soit anima malis ou anima bonis, c’est-à-dire animé de bonnes ou mauvaises intentions à l’égard du corps et de l’esprit qu’il investit… »

« J’émets quelques réticences à ce sujet… » tenta de l’interrompre Vassily de Vives-Épines, en faisant volter sa monture, mais sans succès, car Monsieur de Moussac poursuivi sans daigner s’arrêter : « Je vous en prie, Monsieur, nous ne débattrons pas, si vous le voulez bien, du fait que la possession en soi puisse être essentiellement considérée comme anima bonis ou non, là n’est pas le sujet. » Le Seigneur de Vives-Épines inclina la tête. « Poursuivez, Monsieur, poursuivez. Veuillez me pardonner cette impromptue interruption. »
« Monsieur » fit le chevalier Moussac en signe de pardon. « Comme je le disais donc, l’Étude Icelienne a montré que lors de telles possessions, l’esprit en question n’investit pas, comme l’eau pourrait remplir un pot, l’esprit — ou le corps — qu’il s’est attribué. En réalité, nous pouvons constater que l’anima possesseur se fragmente. Oui, messieurs, il se scinde en deux. Une partie, seulement, s’occupe de ce que l’on appelle couramment la possession, et cette partie n’est pas en soi consciente. En fait, il s’agit principalement d’impulsions spirituelles et sentimentales émises par l’anima, une sorte de noyau reprenant ses inclinaisons principales. »
Arléïs profita d’un petit silence pour faire avancer sa monture à hauteur de Monsieur de Moussac, et l’interpella : « Monsieur, veuillez me faire amende honorable, je me repends pour ma maladresse de tout à l’heure… pourriez-vous me détailler ce que vous entendez par non consciente ? Est-ce à dire que ce fragment, en soi, est incapable d’agir ? Ou qu’il peut agir, mais sans… préméditation, pour ainsi dire, de ses actes ? »
« Monsieur, bien entendu je vous pardonne pour votre maladresse, ainsi que vous la nommez », lui répondit Monsieur de Moussac avec un petit sourire satisfait. Il prit un temps de réflexion, et inspira longuement avant de répondre. « Et bien pour faire simple, il peut agir — et il agit — sans préméditation, sans plan et sans volonté. Si d’aventure l’esprit possesseur était anéanti sans que la possession prisse fin auparavant, son hôte serait libre de son contrôle. L’esprit n’étant plus, il lui est évidemment impossible de contrôler la personne en question. Toutefois, ce noyau que j’évoquais, nommé sentimentalis corris par les chercheurs de l’Étude ne disparaît pas de l’hôte. Il reste implanté au plus profond de son âme, et continue d’émettre des impulsions sans cohérence, qui vont conditionner les actes de l’hôte. Ainsi, bien qu’il ne soit plus sous le contrôle de l’esprit, il n’est pas totalement maître de ses actes pour autant. Cela donne, au mieux, des êtres particulièrement impulsifs et lunatiques, et au pire, des aberrations que l’on considère généralement comme des fous. Lorsque cela se produit, la durée de vie de l’hôte est extrêmement courte : soit ses actes finissent par être dangereux pour lui-même, soit il est tout simplement dangereux pour autrui, et bien souvent lynché par les populations, condamné à mort ou écroué. »

Il jeta un regard à ses compagnons, tentant de déceler ceux parmi eux qui n’avaient pas compris. L’art du débat lui était cher, et en bon stratège, il tentait toujours de savoir quelles étaient les faiblesses et les forces de ses opposants. Il fut déçu de constater qu’aucun d’entre eux ne semblait perdu. Soit ils étaient déjà au fait de cette explication sommaire, soit ils n’avaient pas eu de difficulté à suivre ses paroles. Respirant à nouveau profondément, il flatta l’encolure de sa jument, puis reprit son exposé.

« Pour la suite, je vais devoir prendre un exemple un peu honteux, et j’espère que vous pardonnerez de penser à de tels actes peu honorables… En la matière, je n’ai, malheureusement, pas réussi à trouver plus parlant. Aussi j’espère que l’un d’entre vous me donnera une comparaison meilleure. Car voyez-vous, je vais évoquer les actes fourbes et peu honorables que sont l’espionnage et la manipulation. » Une petite comédie de murmures offensés surjoués éclata.

« Messieurs, messieurs, veuillez m’excuser… Voyez-vous, comme je le disais donc, je vais devoir évoquer espionnage et manipulation. Car le sentimentalis corris est bien ceci : un espion et un manipulateur quasiment infaillible. C’est une sorte d’avant-poste dans l’esprit de l’hôte, qui à la fois transmet toutes les pensées de celui-ci à l’anima, et lui permet de faire agir son hôte en émettant des impulsions sentimentales ou spirituelles au cœur même de l’âme de celui-ci. Ainsi, ce que nous appelons couramment possession n’est rien d’autre qu’une fragmentation d’un anima en deux parts distinctes : le sentimentalis corris d’une part, et l’anima minoris d’autre part. Comme nous l’avons vu, s’il ne subsiste que le sentimentalis corris, l’hôte devient incontrôlable. Mais si l’hôte est détruit alors qu’il est encore sujet à possession, le sentimentalis corris s’évanouit avec lui, piégé par l’effondrement de la demeure mentale de l’hôte. Ne subsiste alors plus que l’animalis minoris qui est amoindri, incapable de quitter le monde matériel et qui erre sans ressentit, au hasard, un peu à la façon d’un hôte dont l’anima minoris aurait été détruit avant la fin de la possession. Voilà, messieurs, ce que je peux vous dire en ce qui concerne la fragmentation effective des entités immatérielles mineures. »

Une salve d’applaudissements polis et respectueux ponctuèrent la fin de son discours. Quelques félicitations pour sa clarté d’élocution, et sa maîtrise du sujet fusèrent, lui tirant un sourire de fierté non dissimulée. Ils chevauchèrent ainsi quelques minutes durant, silencieux, essayer d’appréhender tout ce qui venait de leur être dit, et préparant leur contre-argumentation pour ceux d’entre eux qui n’adhéraient pas à cette vision des choses, et qui remettaient en doute le bien-fondé des recherches de l’Étude Icelienne à ce sujet. Hector Arléïs méditait lui aussi à ce propos. Il se rendait bien compte de son ignorance en la matière, et s’en voulait d’avoir commis l’erreur de vouloir paraître instruit du sujet. Pour autant, il était vraiment curieux de voir comment Monsieur de Moussac allait étendre le sujet aux entités subdivines… Plutôt que de lui demander de poursuivre, il choisit une approche détournée. Tandis qu’ils pénétraient dans un sous-bois peu lumineux, il lança à voix haute, afin que chacun puisse l’entendre : « Tout de même… Je n’ose imaginer de quelle façon les chercheurs de l’Étude ont obtenu ces preuves qu’ils avancent. Comment ont-ils conduit leurs études ? Pas par la pratique, bien évidemment ! » s’esclaffa-t-il d’un air faux. Aucun ne s’y trompa : il accusait bien les chercheurs d’insanité, et de perversion érudite qui les avait amenés à expérimenter des possessions sur plusieurs sujets. « Comment font-ils en ce qui concerne les entités subdivines ? Vont-ils les disséquer également ? En ont-ils une bonne poignée sous la main à sacrifier sur l’autel du savoir ? » poursuivit le chevalier, sarcastique.

« Monsieur, j’entends bien votre inquiétude en la matière, » répliqua Monsieur de Moussac. Je n’approuve pas toutes leurs méthodes, mais je me fie à leur grande connaissance et à leur sérieux. Concernant les entités subdivines, il s’agit uniquement de modèles théoriques, bien évidemment… Et ces modèles théoriques, à vrai dire, rendent impossible dans ce qu’ils avancent l’expérimentation pratique comme c’est le cas pour les entités immatérielles mineures. »

«  La belle affaire » ricana Vassily. « Ils sont effectivement très forts, ces chercheurs… »

« Monsieur, un peu de respect, je vous prie. Vous n’adhérez peut-être pas à leurs argumentaires, ils n’en demeurent pas moins des êtres respectables » répliqua le Seigneur ElCarré. « Et ils ne sont pas les seuls à soutenir cette théorie. Bien que par des voies et des mots différents, les érudits arabiens ont des pensées similaires en la matière, il me faudra vous les exposer ce soir, assurément. »

Vassily fit un signe de tête repentant : « Monsieur, » tandis que Monsieur de Moussac reprenait son exposé, avide de les voir boire ses paroles. « Maintenant que vous comprenez les principes d’anima minoris, et de sentimentalis corris, laissez-moi vous parler de leur conception des entités subdivines. Messieurs, vous n’êtes pas sans savoir que c’est un sujet qui divise… dans notre équipée, bien entendu, mais également dans l’ensemble du monde érudit. Je vous prie donc de m’accorder votre écoute respectueuse, et de ne point m’interrompre dans mon exposé. Cela est un peu ardu, aussi je préférerai que nous gardions votre argumentation pour après. Je vous prie également de garder à l’esprit que je ne ferai pas part ici de mes convictions personnelles, mais que je vous exposerai simplement l’état actuel des recherches Iceliennes. »
Ses compagnons lui donnèrent leur parole solennelle qu’il ne serait pas interrompu. Satisfait, il commença donc la seconde partie de son exposé. « La manipulation par le biais d’une entité immatérielle n’est donc possible qu’en présence d’une fragmentation d’un anima. La possession ne peut donc pas avoir lieu si seulement l’une des deux parties subsiste, car ni l’hôte ni l’anima n’en sortiraient indemne. C’est donc dans ce lien entre les deux fragmentations qu’existe le contrôle. Les entités subdivines, dont fait partie, selon certains érudits, notre Dame… Messieurs s’il vous plaît. Vous m’aviez promis… Je disais donc que dans le cas des entités subdivines, bien que le modèle soit une extrapolation de celui des entités mineures, il faut procéder à une nouvelle qualification. Il ne s’agit pas d’entités mineures plus puissantes, bien que cela existe, évidemment. Il n’y a pas de comparaison possible entre des entités subdivines et des anima, que cela soit dans leur être ou dans leur puissance. Certaines entités mineures sont plus puissantes que certaines entités subdivines, et vice-versa, tout comme certains poissons sont plus puissants que certains hommes.
Une entité subdivine, selon la position officielle de l’Étude Icelienne, est une entité fragmentaire. Cependant, sa fragmentation n’a pas lieu par amputation, pourrait-on dire, comme dans le cas sentimentalis corrisanima minoris, mais par fragmentation démultipliante, ou fragmentation additive. Rien de paradoxal dans ces deux expressions, vous allez le comprendre sous peu. Le principe est qu’une entité subdivine existe uniquement sous forme de sentimentalis corris. »
Un bruissement de murmures étonnés vint l’interrompre.

« En effet » reprit-il. « En effet : uniquement sous forme de sentimentalis corris. Une entité subdivine est, selon cette théorie, un ensemble non-conscient d’impulsions sentimentales ou spirituelles. Imaginez-vous, mes amis, quelle conviction il faut pour oser ne serait-ce qu’imaginer que la Dame puisse être une entité décérébrée et non-consciente ? Pour cela je prête foi aux dires des chercheurs. Aucun esprit sain ne pourrait lancer une telle idée sans être absolument sûr de ses dires… »
« Mais voyez-vous, si nous considérons ceci uniquement comme des anima, nous tomberions dans le cas d’une possession interrompue. Or, ce n’est pas le cas. J’ai parlé de fragmentation additive, il me faut maintenant vous détailler cette expression. Sachez que deux écoles de pensée existent à ce propos… Voici la première. L’idée est qu’une entité subdivine est composée d’une multiplicité de sentimentalis corris. Un ensemble d’impulsions sentimentales ou spirituelles partagé par un nombre potentiellement infini d’êtres, formant un tout cohérent sans perdre l’indépendance de chaque fragment. Dans cette version, une entité subdivine naît du partage de sentimentalis corris identiques entre plusieurs individus. C’est donc par le partage de valeurs communes, de pensées communes et de sentiments communs entre des êtres distincts qu’une telle entité apparaît. Pardonnez-moi de la prendre ici en exemple, mais prenons le cas de la Dame. Elle apparut pour la première fois à Gilles le Breton, loué soit-il, au moment où un sentiment d’honneur et d’unité latent flottait sur les terres qui sont nôtres aujourd’hui. D’où la notion de fragmentation additive. Selon cette théorie, la Dame serait née de ces sentiments partagés par un nombre grandissant de personnes. Amenée à l’existence, cette entité non-consciente… Messieurs ! S’il vous plaît ! Cette entité non-consciente, disais-je, acquiert une certaine autonomie. Elle tire sa force du nombre de sentimentalis corris la constituant, et cette force lui permet à la fois de faire naître ces sentiments chez autrui, et de s’exprimer plus fortement chez certaines personnes particulièrement réceptives, en leur inspirant, par exemple, des quêtes comme la nôtre, ou des visions, des rêves, qui n’émaneraient donc pas d’une conscience extérieure, mais bien d’une exacerbation de sentiments présents au cœur de nos âmes. Si je puis m’exprimer ainsi, selon cette théorie, nous sommes tous la Dame. Car par nos actes et nos pensées, nous formons cette force qu’elle possède. Toujours selon cette théorie, une nouvelle entité subdivine peut donc apparaître à tout moment, ou disparaître si plus personne ne partage les sentiments la constituant. Elle peut tout à fait reparaître lorsque l’époque et les esprits seront revenus vers ce qui la constitue. »
Vassily de Vives-Épines bouillait. Ce qu’il entendait n’était que blasphèmes, et il lui fallait mobiliser tout l’honneur de la parole donnée qu’il possédait pour se retenir de provoquer en duel son compagnon immédiatement. La mâchoire serrée et les oreilles sifflantes, il préparait déjà en pensée son discours afin de provoquer le duel dès la fin de l’exposé de Monsieur de Moussac.

« Venons-en à la deuxième version de cette théorie. Plutôt que de considérer qu’une entité subdivine est constituée par le partage de sentiments communs, et donc former une entité non-consciente mais puissante, cette thèse propose la position inverse : il s’agit bien d’une entité consciente, qui a la possibilité de se fragmenter en un nombre illimité d’éclats, chacun réceptacles de la totalité de l’esprit subdivin. Il ne d’agit donc pas d’une fragmentation destructrice, mais plutôt d’une démultiplication unifiante — comprenez, messieurs, qu’à chaque fragmentation ne “naît” pas une nouvelle entité équivalente : il s’agit bien de la même. D’où l’expression usitée de fragmentation démultipliante. La conséquence première est que l’entité subdivine, consciente, souvenez-vous, dans cette hypothèse, a capacité de posséder — ou de manipuler — ses hôtes par cette démultiplication. Chaque fragmentation sera donc consciemment réalisée, dans un but précis, probablement en premier lieu l’extension de sa sphère d’influence. Pour autant, cette capacité à se démultiplier est limitée. En effet, nous supposons — toute-puissante que soit dans notre idée une divinité — qu’il y a nécessairement besoin d’une certaine proximité entre un être d’ores et déjà hôte, et l’être qui va recevoir une fragmentation. Quelle échelle de proximité est nécessaire, nous n’en savons rien : contact physique, quelques mètres ? Peut-être même que la distance évolue en fonction de la puissance de la divinité, ce qui pourrait expliquer les différences notables d’aires d’influence de celles-ci. »

« Comme vous pouvez le constater, les deux théories sont proches, mais sont deux paradigmes fondamentalement différents. Pour autant, un courant de pensée en vogue pencherait pour accepter les deux théories simultanément, arguant le fait que si l’une d’elles décrit les divinités, l’autre décrirait les entités subdivines. Ces derniers, issu en ligne directe de l’école de pensée de St Maximin de Pers — qui a vécu il y a déjà plus de deux cents ans — estiment que les entités divines sont non conscientes, c’est-à-dire qu’elles correspondent au premier cas que je vous ai exposé, tandis que les entités subdivines seraient conscientes, et donc au fait de leurs actes, plus proches, à ce titre, des anima que nous évoquions il y a quelque temps, plutôt que les déités. Si cela peut sembler étrange de prime abord, un petit temps de réflexion nous permet de constater qu’une entité divine est bien au-delà de l’idée d’influence, de possession ou encore de persuasion, instincts bassement mortels liés à une temporalité réduite d’action, et qu’à ce titre, elle n’a pas a agir, simplement à être. Exister, par delà nos chairs, et grâce à nos chairs. »

« Monsieur » articula lentement Vives-Épines « Je ne saurai tolérer un mot de plus de votre part ce jour. Vos hérésies mériteraient le bûcher, quand bien même vous vous protégez derrière l’objectivité scientifique douteuse de l’Étude Icelienne de Port-Céleste, les proférer suffit à leur porter crédit, et donc à mériter d’être occis proprement. Un mot, encore, et je vous défie. La seule raison qui m’empêche de vous abattre sans remords est votre présence en ce groupe, et le fait que je crois que nul ne peut embrasser une telle quête sans être profondément et intimement pieux. »
La bouche de Monsieur de Moussac s’étira en un mince sourire, mais il ne dit mot. Il était fier de son discours, et comprenait que cela ait heurté l’esprit de son compagnon d’armes. De toute façon, le sujet n’était pas clos, et il aurait bien le temps de revenir sur certains points. Le silence se fit, et chacun méditait à l’écoute du pas des chevaux et des oiseaux gazouillants.

« Mais, Messieurs… » commença le chevalier Arléïs « Une chose m’échappe. La Dame est-elle donc une divinité ou une subdivinité ? »
Vassily de Vives-Épines hurla de rage, tandis que leurs compagnons partaient d’un grand rire, sous le regard penaud d’Arléïs.

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